Le site des pyramides d’Euseigne s’inscrit dans le territoire du Val d’Hérens. Il interpelle par sa singularité et s’insère dans un paysage aux multiples caractéristiques. L’ère glaciaire a laissé des traces du passé qu’il s’agit de mettre en lumière. La valorisation du site s’oriente d’une part sur la découverte des « pyramides » et d’autre part sur les valeurs paysagère intrinsèques et morphologiques du lieu en proposant un parcours extérieur de découverte évident, en immersion, sécurisé et ponctué par des constructions légères en bois. Il s’inscrit ainsi en respect et relation à la nature, intégré, modeste mais singulièrement dans les situations particulières qu’il traverse. Il s’étend à plus large échelle à la vallée et au village d’Euseigne. Le point de départ est rassemblé autour du nouveau bâtiment d’accueil qui fait appel comme signal. L’implantation des infrastructures d’accueil affichent clairement deux ambitions : être là et ailleurs. D’une part, s’ancrer dans un territoire ayant une forte identité, en connaître les particularités et les usages. En rester proche et respectueux , culturellement et géographiquement. D’autre part, garder la volonté de rester mobiles : être sur un axe Nord-Sud, en mouvement et actif, disponible pour de nouvelles rencontres avec une grande capacité de rayonnement.
Les parcours offrent différentes longueurs et s’adaptent aux différentes demandes. Le parcours pédestre des pyramides se compose principalement de 3 séquences de découvertes à vivre. Il s’initie au pied du bâtiment d’accueil. Il guide le visiteur par un cheminement en planches de bois surélevé du sol. Sa position résulte des caractéristiques particulières in situ. Il sillonne entre les tronc d’ arbres. Tantôt s’éloignant du talutage amont en limite de rupture de la topographie et s’isolant de la route cantonale, tantôt au-dessus de la canopée. Ses différentes séquences sont ponctuées par des plateformes offrants des points de vues cadrées remarquables, des zones de repos et d’information. Ainsi la découverte légèrement montante se fait au pas. Le parcours « court » est ponctué par une plateforme proche de l’ancien tunnel. Les autres plateformes, en relation directe aux pyramides traitent en outre de sujets variés historico-culturels, tels que l’évolution des transports, des chemins d’accès, des aspects scientifiques tel l’évolution de l’ère glaciaire ou environnementales ; sensibilisation et connaissance de la nature. Le parcours long intègre également la découverte du village d’Euseigne et propose des liaisons au-delà. Pour les adeptes de baignade, ils auront la possibilité de rejoindre la source d’eau chaude de Cambioula ou encore les gorges de La Borgne.
Par sa faible emprise au sol et sa compacité, le projet contribue au développement durable. La construction entièrement en bois massif local, la toiture végétalisée, le chauffage central par une simple cheminée/ poêle à pellets, la ventilation naturelle, la mini station d’épuration et les toilettes sèches démontrent une sensibilité particulière du point de vue écologique et visent à construire un bâtiment autonome. Les parcours à visée touristique favorisent un tourisme doux en respect avec la nature.
La viabilité du projet peut être démontrée. La rationalité et la concentration des lieux demandant de l’entretien sont limitées au bâtiment d’accueil. Le projet favorise l’autonomie des visiteurs, un tourisme doux et permet de limiter le personnel. Un billet d’entrée peut être proposé en relation à la filmographie documentaire et culturelle, et à l’espace ludique. L’insertion du bureau de l’Association des Communes du Val d’Hérens permet des synergies (personnel en renfort, organisation de l’arrivée de groupes, cars, départ de visites guidées thématiques…). La polyvalence de l’espace sous toit-terrasse permet l’accueil de colloques ou réunions-découvertes d’entreprises, de groupements, d’associations qui représentent une forte demande tout au long de l’année. Le coin boutique/terroir peut également représenter un gain direct. Les retombées économiques conséquentes à la filmographie devraient concerner l’ensemble du Val d’Hérens (randonnées, ski, visites barrage, églises, villages, gastronomie…). « Une application smartphone » régionale « découvertes et activités » pourrait compléter l’offre. Les gloriettes ponctuent le parcours et offres des cadrages et points de vue. Ici au milieu sur les pyramides et La Maya. L’ancien tunnel de 1947, témoin existant du passé, permet la traversée à pied. Des madriers sont posés à même le sol. La végétation reprend le dessus. Le tunnel est mis à disposition de jeunes artistes. Ici une installation en lien à l’évolution des transports dans la vallée retraçant les différentes échelles et gabarits, sentier muletier, carrosses, voitures.
L’apport d’une seule matérialité en bois constructive dans le périmètre de l’IFP garantit l’intégration, le respect et le caractère « nomade » des installations (pavillon d’accueil, passerelles, emmarchement, escaliers). Au niveau des aménagements des espaces d’accès, ceux-ci sont traités en relation étroite avec la géologie. L’utilisation de la moraine simplement compactée pour les surfaces drainantes et mélangée au ciment pour les murets en béton désactivé et sur la place d’accès (passage des véhicules/ zone de rencontre 20km/h) renforce le concept d’intégration paysagère du site. Le bitume de la route cantonale pourrait être traité différemment dans la zone d’approche conférant ainsi un ralentissement naturel incluant une zone de 50km/h en aval du nouveau tunnel.
Le bâtiment d’accueil cherche une architecture équilibrée et intégrée au paysage naturel environnant. Il s’insère dans la topographie fortement en pente typique du Val d’Hérens qui confère aux constructions leur verticalité caractéristique. Construit en bois de teinte sombre comme brûlé par le soleil, son noyau en parois de bois MHM écologique, bruts de sciage s’insère de manière discrète tout en affirmant sa construction massive et s’élançant avec force et naturel dans la topographie du lieu. Il invite le visiteur à découvrir et à comprendre le lieu dans un parcours extérieur de galeries développées autour de son noyau offrant des vues lointaines sur le paysage remarquable de la vallée; les apes, les pâturages, les terrasses de Kame, les particularités géologiques d’érosions de moraine, les villages d’Hérémence, de St-Martin et de Mase. Ainsi avec sa position au cœur du Val d’Hérens, il offre une valorisation touristique de par son respect aux valeurs et à son signe à la fois culturel, contemporain et empreint d’authenticité. Les étages modestes s’échelonnent avec des hauteurs différentiées qui caractérisent et offre des ambiances variées. Les escaliers extérieurs permettent un parcours ascendant et descendant différentiés et également plusieurs sens de visites particulièrement appréciés lors d’accueil de groupes (car ou classes) simultanément au public. Le fait de reporter ces circulations à l’extérieur en font une particularité et une expérience propre au lieu. Les différentes saisons apportant un caractère particulier à ce fonctionnement.
Une exposition ludique, temporaire, accessible et s’adressant aux petits et grands vient habiter l’étage inférieur volontairement bas de plafond. Aux travers de petites expériences, les enfants pourront comprendre les érosions naturelles climatiques, approcher à leur manière et leur échelle le patrimoine historique et culturel, les techniques hydrauliques, la géologie, ou encore comparer les modes de vie et techniques d’hier et d’aujourd’hui. Entre jeu et expérimentation, plaisir et savoir, les activités pédagogiques ont pour but de créer un lien entre le visiteur et son patrimoine historique et environnemental. Agréable en famille, cette exposition s’adresse également aux classes d’écoliers de toute la Suisse.
Dans la salle de projection, un film d’une dizaine de minutes, tournant en boucle, plonge le visiteur au cœur du Val d’Hérens. La valeur repose sur la qualité culturelle et l’émotion qui peut passer au travers d’un documentaire authentique, respectueux par la mise en valeur d’un patrimoine historique et culturel, de coutumes-traditions et avant tout, d’une nature remarquables.