Les rituels autour de la mort révèlent la relation au sacré de chaque société. Le cimetière Saint- François transformé participe d’une composante sacralisée du XXI ème siècle, celle de l’environnement. Un cimetière désaffecté reste un lieu singulier. L’intervention cherche à consolider la poche de résistance existante constituée par l’ensemble conventuel et le cimetière, face à l’hétérogénéité de l’urbanisation limitrophe, en proposant un lieu d’introversion complémentaire aux typologies des jardins autour du couvent. Le mode d’intervention est simple et économe en moyens et en matériaux. A l’emplacement de chaque concession pourra être planté un jeune arbre à racines nues, ne nécessitant pas de creuser profondément.
Le tracé des anciens cimetières se redessine ainsi progressivement en filigrane, d’Arbre en Arbre. La Métamorphose conserve le caractère exceptionnel du site qui devient pour au moins une génération un lieu interdit, un lieu livré à lui-même dont l’évolution est donnée à l’observation au fil d’un parcours contenu dans le maillage de filets. Le cheminement relie les jardins du couvent et la colline du Calvaire et complète la résille des passages et venelles publics. Le temps de la croissance des arbres et de la colonisation végétale est utilisé pour laisser la mémoire du cimetière se déposer. Le parcours accède à deux lieux clés se dégageant de la jeune plantation forestière, le coeur de l’ancien cimetière Ritz et les 5 cèdres. L’un devenant une chambre solaire ouverte sur le ciel donnant des vues lointaines sur le paysage, l’autre un monument végétal. Après une génération, les jeunes arbres sont devenus « forêt ». Il appartiendra alors à la ville de définir l’avenir du lieu.